En 2010, suite au décès de ma grand-mère, mon grand-père qui vivait dans un autre pays et à 500 km de chez moi, m’a demandé de l’aide. Ce que j’ai fait à distance pendant trois ans, à côté d’un travail très prenant de spécialiste RH et Formation. Son état de santé s’étant rapidement dégradé en 2013, j’ai finalement décidé de quitter mon emploi et de le prendre chez moi pour devenir proche aidante 24h/24h.

A sa mort, au bord de l’épuisement, sans emploi et sans droit au chômage, j’ai commencé à m’interroger sur le sort des aidants.

C’est ainsi que début 2015, a commencé à germer en moi un projet d’entrepreneuriat social visant à combler les besoins du proche aidant que j’avais identifiés (information, conseils juridiques et/ou financiers, formations, soutien psychologique et matériel, reconnaissance, temps pour soi...).

La thématique des proches aidants m'a particulièrement touché car je suis moi-même confrontée à ce challenge de conciliation entre une vie professionnelle prenante et la volonté forte de soutenir mon père dans sa lutte contre le cancer.

Comment équilibrer le "work" et le "age care" ? Comment être présente au quotidien pour une personne qui compte à mes yeux ? Comment ne pas sacrifier ma carrière, ma vie personnelle ou ma santé ? Comment trouver le bon réseau, le bon soutien, la bonne solution ? Comment oser parler de mes peurs, mes doutes et de mes limites ? Voici autant de questions que je me pose en tant que proche aidante, mais aussi autant de réponses et solutions que je souhaite trouver et partager avec celles et ceux qui assument ces « doubles vies ».

En échangeant avec Muriel et Fulvie, j'ai vu une opportunité de mettre à disposition mon expérience personnelle en tant que proche aidante mais aussi professionnelle dans les aspects d'administration d'associations et de fondations à but non lucratif, de gestion financière et de recherches de fonds. J'espère ainsi apporter ma contribution à cette thématique que je considère comme l'un des challenges les plus important auquel notre société va devoir faire face ces prochaines années.

La thématique des proches aidants a retenu toute mon attention, parce que elle est très actuelle et implique aussi bien les aspects démographique, économique que social, mais surtout - et c’est la principale raison - parce que je serais potentiellement proche aidante de ma mère qui est très malade actuellement, mais vit loin de moi.

Ma sœur qui s’occupe d’elle vient juste d’obtenir son diplôme de master en gestion de l’information et a renoncé à un stage professionnel pour s’occuper de notre mère, alors que son plus grand désir est d’intégrer la vie professionnelle. Elle me dit souvent : « Ce n’est pas du tout évident dans cette situation de concilier vie professionnelle et vie personnelle. Sous aucun prétexte, je ne peux laisser maman tomber, j’attends qu’elle aille mieux... »

Mon fort désir en intégrant ce groupe est, comme mes deux collègues, de mettre en place, en plus de tout ce qui existe déjà, des mesures concrètes afin d’aider et de soutenir toute personne active confrontée à cette situation à pouvoir concilier sa vie professionnelle et ses responsabilités de proche aidant.